La mythologie grecque, cent petites histoires.

La mythologie grecque est l’ensemble imaginaire que les Grecs anciens ont inventé pour expliquer la formation du monde, raconter les temps qui les ont précédés, mais aussi comme vecteur de transmission d’un imaginaire commun. Elle comprend à la fois des explications sur la formation du cosmos et des éléments naturels, des récits sur des personnages héroïques et bien sûr des êtres divins. Son élaboration s’étend sur plusieurs siècles, voire sur plusieurs civilisations puisqu’elle précède sans aucun doute les Grecs en empruntant des éléments aux civilisations mycéniennes et minoennes antérieures, mais aussi aux récits des civilisations mésopotamiennes. Ses lointaines origines sont assurément mésopotamiennes avec un déplacement vers l’Occident, à l’instar des mouvements de populations.

On appelle mycénienne (du nom de la citadelle antique de Mycènes) et minoenne (du nom du légendaire roi Minos), les civilisations égéennes du 16e au 12e siècle avant notre ère qui ont précédé les invasions indo-européennes et la civilisation grecque antique. Répandues dans les îles et la Grèce continentale, il s’agit d’une civilisation palatiale dont des sites célèbres sont Mycènes, Pylos, et bien sûr la Crète et Théra - l’actuelle Santorin. Les textes d’Homère reprennent beaucoup de traits de ces civilisations.

La mythologie nous est parvenue de manière lacunaire, par le biais de sources différentes et souvent hétérogènes : des textes littéraires comme l’Iliade et l’Odyssée, des pièces de théâtres grecques, des poèmes, mais aussi des sources épigraphiques (les inscriptions que faisaient graver les cités) et des textes historiques. Nous avons, en revanche, complètement perdu ce qui fut sa première transmission : l’oralité. La mythologie est un ensemble qui semble aujourd’hui figé, mais qu’il faut envisager comme mouvant : les différents mythes se rejoignent les uns les autres et les cités cherchaient à s’intégrer dans la mythologie d’où des versions différentes de mythes selon les sources, des personnages secondaires qui prennent de l’importance dans telle ou telle région. Les grands mythes grecs sont très connus et très popularisés : tout le monde a entendu parler d’Héraclès et de ses Travaux, du Minotaure, des dieux principaux. Les ouvrages traitant de la mythologie sont aussi très nombreux et sous toutes les formes. Pourtant se limiter aux grands mythes est assurément une erreur : la mythologie regorge de liens, de liaisons, de renvois, d’allusions d’un mythe à l’autre et c’est certainement dans ces enrichissements que se trouve le sens des mythes et de l’imaginaire grec.

Il y a bien sûr une gageure à s’y retrouver sans se perdre, à parler des mythes sans se limiter aux plus connus, mais sans s’égarer pour autant. Les cent entrées qui vont suivre dans ce blog ne sont qu’une infime version des multiples récits qui se sont envolé dans la nuit des temps.