Pygmalion et Galatée et leur descendance

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11/22/20253 min read

Pygmalion et Galatée ou la statue devenue vivante

Pygmalion était un sculpteur chypriote qui haïssait les femmes et avait décidé de ne pas les fréquenter. Peut-être cette haine venait-elle du comportement de certaines femmes, les Propétides, célèbres à Chypre : Aphrodite les forçaient à se prostituer car elles avaient méprisé son culte. Il avait, en revanche, exécuté une statue féminine en y mettant tout son art et tout le soin voulu pour qu’elle fût magnifique. Il la peaufinait chaque jour et sans répit. Elle devint si belle qu’elle surpassait n’importe quelle beauté féminine. On eût cru qu’elle vivait. Et, au sommet de son art, Pygmalion tomba amoureux de sa statue. Il en devint des plus malheureux car jamais elle ne pouvait répondre à ses attentions.

Pygmalion était désespéré à tel point qu’Aphrodite le prit en pitié. Lors de la fête de la déesse, Pygmalion la supplia de lui faire rencontrer une jeune fille semblable à sa statue, mais Aphrodite savait qu’il ne voulait que sa statue. En rentrant chez lui, comme il se précipitait vers elle, il fut saisi de stupeur en sentant de la chaleur dans ses membres. Aphrodite lui avait donné la vie. Et dans le même temps, elle avait changé en statue d’ivoire les Propétides qui n’honoraient pas son culte.

Pygmalion nomma sa statue Galatée et ils se marièrent. La déesse les honora de sa présence. Ils eurent deux filles, Paphos et Matharmé. Paphos devint l’amante du dieu Apollon et elle lui donna un fils, Cinyras. Il fonda une ville sur la côte sud de l’île de Chypre dont il devint roi et lui donna le nom de sa mère, Paphos. C’est dans cette ville que se sent le mieux Aphrodite ; la déesse y respire les célèbres parfums qu’on y fabriquait jusque tard dans l’Antiquité.

Cinyras était, comme son illustre père, doué pour les arts. On raconte qu’il introduisit à Byblos, peu éloignée de Chypre par voie de mer, le travail du métal. Il y fonda également un temple dédié à Aphrodite qui avait tant aidé ses grands- parents.

Cinyras participa à l’expédition des Argonautes. Plus tard, quand les Grecs abordèrent dans son île lors de l’expédition contre Troie, il était déjà bien âgé ; mais il offrit à Agamemnon une superbe armure. La fin de sa vie fut cependant assombrie.

Sa fille, d’abord, fut cause d’un premier grand malheur. Myrrha, c’était son nom, était amoureuse de son père. Elle n’y pouvait rien et le déplorait. Aidée de sa nourrice, elle parvint à entrer dans la couche paternelle. Quand celui-ci comprit la supercherie, il décida de la tuer et l’abandonna seule dans la forêt. Myrrha, enceinte, erra pendant neuf lunes et implora les dieux de la bannir de tout contact humain, vivant ou mort. Les dieux l’exhaussèrent et la transformèrent en arbre. Pleurant lors de cette métamorphose, elle laissa couler des larmes qui devinrent la myrrhe. Par une fente de l’écorce, Myrrha accoucha de l’enfant qu’elle portait, le bel Adonis.

Cinyras finit aussi bien mal sa vie. Conscient de son talent, il s’amusa à défier son père à la lyre. Certes Apollon était son père, mais il était avant tout un dieu : et les dieux n’aiment pas qu’on les défie. Apollon gagna le concours et Cinyras se suicida.

Adonis

Adonis, le rejeton de Myrrha, transformée en arbre, attira les regards dès sa naissance : Aphrodite en tomba amoureuse et décida qu’il devait lui appartenir. Elle se saisit de l’enfant et le porta à Perséphone pour qu’elle l’élève et le lui réserve. C’est ce que fit Perséphone, du moins en partie : elle éleva l’enfant, mais refusa ensuite de le rendre à Aphrodite, éprise qu’elle était elle aussi de l’adolescent.

Le différend entre les deux déesses fut tranché par Zeus qui choisit, une fois encore, de partager le temps d’Adonis entre Aphrodite et Perséphone. L’hiver et l’automne reviendraient à cette dernière quand la déesse de l’Amour aurait le printemps et l’été.

Adonis adorait chasser et souvent Aphrodite l’accompagnait pour lui plaire. Mais un jour qu’elle n’était pas venue avec lui à la chasse, il se jeta sur les traces d’un puissant sanglier et lança ses chiens à ses trousses. Il blessa la bête de sa lance, mais l’animal, dans un dernier sursaut, le blessa profondément à la cuisse. Aphrodite entendit gémir son amant et se précipita auprès de lui. Elle arriva juste à temps pour recueillir son dernier souffle quand son sang s’écoulait doucement. Il était mort avant de se rendre compte qu’elle l’avait embrassé. La douleur de la déesse fut des plus profondes. Il ne restait d’Adonis que des fleurs qui surgissaient partout où des gouttes de son sang avaient touché la terre.