Sisyphe

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11/23/20254 min read

Sisyphe est le fils d’Eole et le fondateur de la ville de Corinthe. Il y institua également les célèbres jeux isthmiques en l’honneur de Mélicerte qui s’était précipité avec sa mère dans les flots entre Mégare et Corinthe. Les jeux sont dédiés à Poséidon qui les transforma en divinités marines.

Mais ce n’est guère pour son œuvre fondatrice qu’il est célèbre. Sisyphe, en effet, est connu pour être un personnage subtil et roué. Parmi ses ruses, il réussit à tromper la Mort, Thanatos.

Sisyphe avait, en effet, déplu profondément à Zeus en révélant au fleuve Asopos où se trouvait sa fille, Egine, que Zeus avait enlevée. Zeus irrité envoya Thanatos pour punir Sisyphe. Ce dernier le reçut et lui proposa de lui montrer son invention, des menottes. Il enchaîna ainsi Thanatos qui ne pouvait désormais plus remplir son office, ni envoyer quiconque aux Enfers.

Hadès lui-même fut alors dépêché par Zeus pour aller s’emparer de Sisyphe. Mais le rusé personnage avait convaincu son épouse de ne pas lui offrir de funérailles. Une fois aux Enfers, Hadès l’autorisa donc à repartir pour avoir de véritables funérailles. Et Sisyphe ne revint pas !

Condamné pour s’être joué des dieux, il roule désormais éternellement une énorme pierre jusqu’au sommet d’un rocher, et recommence sans cesse car sans cesse la pierre redescend.

C’est un des grands condamnés du Tartare, le lieu où se trouvent ceux qui ont osé commettre un crime d’hybris, l’orgueil qui consiste à défier les dieux.

Sisyphe est si roué que des légendes lui attribuent la paternité du rusé Ulysse ; les ennemis de ce dernier, notamment Ajax, se plaisent, en effet, à raconter que Sisyphe aurait violé sa propre fille, Anticlée, avant de l’envoyer épouser Laërte à qui elle était promise. Leur premier enfant, un garçon, serait donc le fils de Sisyphe et non de Laërte.

Glaucos, Pégase, Bellérophon et la Chimère

Sisyphe avait un fils, Glaucos, roi de Corinthe, la ville qu’on appelait alors Ephyre et que Sisyphe avait fondée. Il faut croire que Glaucos avait hérité du caractère de son père car, comme lui, il s’attira les foudres divines en accomplissant une action détestable. Il donnait, en effet, à manger de la chair humaine à ses remarquables chevaux. Les dieux ne supportèrent pas une telle horreur et firent chuter Glaucos de son char pour qu’il soit dévoré par ses propres bêtes.

Glaucos avait lui aussi un fils, beau et intelligent, appelé Bellérophon. D’aucun disait qu’il était le fils de Poséidon et d’Eurynome, une jeune femme élève d’Athéna. Comme Glaucos, Bellérophon adorait les coursiers et il voulait s’emparer d’un cheval extraordinaire, Pégase.

Pégase était né du sang répandu de la Gorgone Méduse, son père était Poséidon. Pégase avait des dons surnaturels : d’un coup de sabot, il avait fait jaillir la source Hippocrène sur l’Hélicon, la montagne des Muses.

Bellérophon consulta un oracle de Corinthe qui lui conseilla de s’endormir dans le temple d’Athéna. Une fois endormi, il vit surgir en rêve la déesse qui lui remit un mors d’or. Bellérophon s’éveilla, s’en saisit et parvint à brider sans difficultés Pégase qui s’abreuvait à la source Pyrène, au pied de la citadelle de Corinthe.

L’homme et le cheval devinrent immédiatement amis et complices ; Bellérophon volait sur le dos de son cheval ailé. C’est alors que survint un drame. Bellérophon tua son frère par accident. Il se réfugia à la cour du roi d’Argos, Proetos, qui l’accueillit comme un hôte et le purifia. Mais Antéia, la femme de Proetos, tomba amoureuse de Bellérophon et, devant sa froideur, l’accusa d’avoir voulu la séduire et réclama à son mari sa mort. Proetos qui avait reçu Bellérophon refusa de le tuer mais lui confia une lettre à porter au roi de Lycie, Iobatès, dans laquelle il lui demandait de tuer Bellérophon. Le roi de Lycie le reçut également comme un hôte et festoya avec lui neuf jours. Puis il lui demanda la lettre. Comme Proetos, Iobatès ne voulut pas violer les lois de l’hospitalité. Mais il décida de proposer à Bellérophon une aventure qui, il le savait bien, lui serait mortelle : il lui demanda d’aller combattre la Chimère.

La Chimère n’était rien d’autre qu’un monstre : une tête de lion sur un corps de chèvre et une queue de serpent. De sa bouche sortait une flamme qu’on ne pouvait éteindre. Aidé de Pégase, Bellérophon survola la bête et la transperça de ses flèches. Il revint chez Proetos qui l’envoya alors combattre les Amazones. De la même manière, il revint vainqueur. Emu par tant de courage, Proetos lui donna finalement sa fille en mariage.

Bellérophon en avait fini avec les épreuves. Mais il commit alors l’erreur fatale. Il décida de s’élever jusqu’à l’Olympe avec Pégase. Le cheval refusa et désarçonna le jeune vaniteux. Bellérophon erra ainsi sans refuge jusqu’à sa mort. Quant au sage Pégase, il fut accueilli dans les écuries de Zeus.

D’autres chevaux célèbres sont ceux d’Achille qui apparaissent dans L’Iliade, XVII 426-483 ; Xanthos un de ses chevaux lui prédit sa mort XIX 340-424